Définition du risque

Définition du risque

Corollaire de son caractère pluridisciplinaire, le projet SWYM propose une vision globale du risque de baignade, qui croise simultanément l’aléa naturel, l’exposition et la vulnérabilité des personnes.

Analyse globale

L'aléa naturel

L’aléa représente le danger auxquel s’exposent les baigneurs. Sur les plages du Sud-Ouest, les principaux aléas naturels sont les courants de baïne et les vagues de shore break. Pour comprendre et prévoir ces aléas, il est essentiel d’identifier les conditions météo-marines et géomorphologiques contrôlant l’intensité des phénomènes. Les courants de baïne par exemple, font partie de la famille des courants d’arrachement (Castelle, Scott et al. 2016). Ils sont assez originaux par rapport aux courants d’arrachement observés ailleurs dans le monde, de par le marnage important, les conditions de vagues énergétiques et la morphologie particulière des systèmes barre/baïne régionales. Les campagnes visant à mesurer les courants de baïne sont à ce jour rares, courtes et s’appuient souvent sur un nombre limité d’instruments (Bruneau, Castelle et al. 2009).

L'exposition

L’exposition se réfère à la population qui fait face aux aléas, autrement dit celle qui va se baigner. Si les courant sont forts mais que personne ne va à l’eau (parce la météo est mauvaise ou que la baignade est interdite), le risque de noyade diminue de facto. Comme l’aléa, l’exposition mérite une qualification précise car, aujourd’hui, on dispose d’assez peu d’informations sur le nombre personnes qui vont effectivement se baigner et les conditions qui incitent à le faire. Tous les habitants de Nouvelle-Aquitaine ne vont pas à la plage (Dehez and Lyser 2021). De même, toutes les personnes qui profitent de la plage ne vont pas nécessairement se baigner (Dehez & Lyser 2023). Il est donc indispensable de développer des mesures adéquates sur chacune de ces dimensions de la fréquentation, tâche particulièrement difficile étant donné la diversité des possibilités (plus ou moins « improvisées » par les visiteurs eux-mêmes) d’accès à la plage. Dans le projet SWYM, nous croisons les observations de terrain et les enquêtes de fréquentation, avec des dispositifs de comptage vidéo automatiques. 

La vulnérabilité

Tous les individus ne sont pas égaux face aux aléas. La vulnérabilité des personnes est donc la troisième dimension qui doit nous permettre de mieux cerner la complexité du risque. Certaines personnes ont des comportements plus dangereux que d’autres (en se baignant seules ou hors des zones surveillées par exemple). D’autres sont mieux aguerries aux éléments, parce qu’elles vont plus souvent à la plage, qu’elles sont en meilleure forme physique ou qu’elles ont été informées au préalable. On comprend donc que la vulnérabilité se joue à la fois au niveau individuel et collectif, car la surveillance de la baignade concourt naturellement à la faire baisser. Dans certaines études, l’exposition et la vulnérabilité sont parfois regroupées dans un même facteur (appelé « enjeux »). Dans SWYM, nous veillons à distinguer les deux. Sur un plan empirique, une des meilleures façons d’analyser la vulnérabilité des individus réside dans la passation d’enquêtes auprès des visiteurs, au travers desquelles les baigneurs décrivent leurs comportements mais aussi révèlent leurs croyances et leurs connaissances vis-à-vis des risques.

 

 

Références

  • Bruneau N., Castelle B., Bonneton P., et al. (2009), "Field observations of an evolving rip current on a meso-macrotidal well-developed inner bar and rip morphology", Continental Shelf Research, 29(14),  p.1650-1662. 
  • Castelle B., Scott T., Brander R., McCarroll R.-J. (2016), "Rip current types, circulation and hazards", Earth-Science Review, 163(1-21). 
  • Dehez J., Lyser S. (2021), Fréquentation des plages océanes et risques de baignade en Aquitaine en 2020. Une étude exploratoire, INRAE Nouvelle Aquitaine Bordeaux.
  • Dehez J., Lyser S. (2023), Analyse statistique des comportements et des attitudes vis à vis des risques de baignade sur une plage du littoral Landais. La Lette Blanche à Vielle Saint Girons, INRAE Nouvelle Aquitaine Bordeaux.